« Sunday in the Park With George » au Châtelet
Et de trois. Après A Little Night Music et Sweeney Todd, le Châtelet a présenté Sunday in the Park With George, de Stephen Sondheim (livret de James Lapine).
Lambert Wilson (qui en rêvait) avait d’abord été annoncé dans le rôle principal de cette comédie musicale consacrée au tableau de Georges Seurat, Dimanche après-midi sur l’ïle de la Grande Jatte. Il a finalement été remplacé par le jeune britannique Julian Ovenden. Ce dernier, qui avait la lourde tâche de marcher dans les pas de Mandy Patinkin, créateur du rôle, s’est parfaitement acquitté de sa tâche. Pour l’aider, là aussi, une production quasiment irréprochable. Décors numériques du plus bel effet, plateaux tournants donnant un peu de mouvement à l’ensemble, partition ré-orchestrée spécialement pour l’orchestre du Châtelet, etc. Nul doute que Sondheim et Lapine, qui ont assisté aux représentations, ont dû apprécier de voir leur œuvre ainsi mise en valeur. Lors de la représentation à laquelle j’ai assisté (la pré-générale), les voix se retrouvaient parfois un peu noyées par l’orchestration. Mais j’imagine que ce défaut a été corrigé par la suite.
C’est aussi la première fois que je voyais Sunday sur scène. J’avais déjà vu la captation DVD avec le cast original (Patinkin et Bernadette Peters dans les rôles principaux) et j’étais familier de la partition. Aucun mal donc pour rentrer dans l’œuvre (contrairement à certains amis, qui eux ne connaissaient pas du tout et ont eu plus de mal). J’avoue juste avoir trouvé un peu le temps long au cours du premier acte lorsque George, en plein processus créatif, se met dans la peau des personnages qu’il peint, et en particulier le chien. On a souvent reproché à le musique de Sondheim d’être trop cérébrale ; en l’occurrence, c’est plutôt un reproche que je ferais au livret de Lapine. Je suis d’accord en revanche avec ceux qui estiment que le premier acte se suffirait en lui-même. Mais je suis également d’accord avec ceux (souvent les mêmes) qui jugent que se priver du deuxième serait se priver de chansons comme Move on Children and Art ou – dans cette production – de ce moment sublime lors de la reprise de Sunday, où les personnages saluent leur créateur. En résumé, ce serait un beau gâchis.
L’année prochaine, le Châtelet présentera Into the Woods. Espérons que Company est également dans les tuyaux.
Ci-dessous quelques images de Yagg, ainsi qu’un extrait d’interview de Julian Ovenden par votre serviteur: