Battlestar Galactica
Je viens de terminer les quatre saisons de Battlestar Galactica. D’une traite. A celles et ceux qui ne connaissent pas encore dans la série: récupérez la d’urgence.
Le pitch rappelle Blade Runner. Les hommes ont créé des robots, nommés les Cylons. Ceux-ci se sont rebellés et peuvent maintenant prendre forme humaine. Au début de la mini-série qui précède les quatre saisons, les Cylons mènent une attaque de grande envergure qui anéantit 95% de l’humanité. Seuls quelques dizaines de milliers d’hommes et de femmes ont survécu, dont l’équipage du vaisseau militaire Battlestar Galactica, sous le commandement de Bill Adama (Edward James Olmos). Ils vont essayer de survivre en tant qu’espèce, sous le feu constant des Cylons.
La science-fiction vous rebute? N’ayez crainte, c’est moins une série de science-fiction qu’une saga qui décrit les mécanismes du pouvoir en temps de guerre. Tout comme Alias, en son temps, était une chronique familiale maquillée sous un masque d’espionnage mâtiné d’ésotérisme.
Pas vraiment le temps de structurer un post sur le sujet, donc voici quelques remarques (attention spoilers éventuels):
- La complexité des personnages est l’un des gros points forts de Battlestar Galactica. Le personnage de Laura Roslin, incarné par la formidable Mary McDonnell en est le meilleur exemple. Tour à tour femme courage, illuminée, politicienne pragmatique et un brin cynique, revancharde (avec Baltar, notamment), la présidente passent par mille chemins.
- Pas été très convaincu par la thématiques des « anges » à la toute fin de la quatrième saison. Un peu faiblard pour expliquer le parcours de certains personnages (je ne dis pas qui, pour ne pas trop spoiler)…
- Mon moment préféré: celui où quatre des cinq derniers Cylons se découvrent (épisode final de la troisième saison), grâce à une chanson – que je n’ai pas reconnue sur le moment -, qui les « active ».
- Gaius Baltar, plutôt casse-bonbons au début de la série prend un peu d’épaisseur lorsqu’il incarne la figure du chef d’état collabo (et qu’il est jugé pour cela). Sa conversion en gourou par la suite n’est pas inintéressante non plus.
- Le scénario n’évacue aucune thématique liée à la guerre: la torture, les attentats suicides (« Les envoyer en mission suicide ou les mettre dans un avion de combat, ils finissent pareil », dit en substance le Colonel Tigh, chef de la résistance sur New Caprica), les collabos, l’épuration, la gestion politique et militaire de l’après, etc. Beaucoup y vont vu une critique de la guerre en Irak. Cela me fait plutôt penser à la seconde guerre mondiale. A chacun sa guerre…
- Comme en Iran, l’homosexualité n’existe pas dans la série. Pas une seule fois, elle n’est même évoquée. Je crois que dans l’une des mini-séries diffusée sur le web, la bisexualité de Felix Gaeta est évoquée. Bizarre, quand la série est par ailleurs impeccable sur l’égalité hommes-femmes.
- Autre regret, la présence de trop nombreux codes américains dans la société de BG. La prise de fonction de la présidente, le machisme très militaire du commandant Adama, l’utilisation exclusive de la langue américaine, l’omniprésence de la religion, tout cela rappelle des centaines de séries ou de films états-uniens. Les scénaristes auraient peut-être pu faire preuve d’un peu plus d’originalité.
- The Plan, une mini-série, devrait bientôt montrer les mêmes événements, mais du point de vue Cylon. Can’t wait.