LGBT – Xavier Héraud, journaliste et photographe

Le petit guide du coming out

J’ai l’immense plaisir de vous annoncer la sortie prochaine de mon nouveau livre, Le petit guide du coming out, aux Editions First, le 6 juin prochain.

Un peu comme Le guide des jeunes homos, écrit en 2004 avec Charles Roncier, ce Petit guide du coming out est un recueil d’infos, de conseils et de témoignages, mais cette fois-ci sur un sujet plus restreint: celui du coming out, comme son nom l’indique. Petite différence avec les guides habituels publiés sur ce type de sujet: il s’adresse tout autant à celles et ceux qui envisagent de dévoiler leur orientation sexuelle ou leur identité de genre qu’aux personnes susceptibles de recevoir cette parole: parents, amis, collègues, etc.

Vous pouvez le précommander ou, après sa sortie le commander, via ce lien, qui vous dirigera vers toutes les plateformes de vente en ligne (les liens ne sont pas tous actifs, ils se mettront à jour au fur à mesure dans les jours qui viennent). Sinon, il sera assez largement distribué et vous pourrez le trouver dans de nombreuses librairies, en particulier la librairie LGBT parisienne Les mots à la bouche, où j’aurai le plaisir de présenter et signer ce livre le vendredi 7 juin à 19h.

Je profite de ce post pour remercier chaleureusement le journaliste et auteur Luc Biecq qui m’a mis en relation avec les Editions First et m’a donc offert l’opportunité de signer mon premier livre en solo.

Faire son coming out (ou ses coming outs, puisqu’on le fait quasiment toute sa vie) est toujours un moment particulier pour une personne LGBTQIA+. Or, si les représentations et la visibilité des minorités sexuelles ou de genre ont considérablement progressé ces 25 dernières années, il n’y a pas d’école ou de cours pour apprendre à être homo, bi, trans, intersexe ou autre. Il faut aller glaner les infos dont on a besoin à droite et à gauche et souvent avancer à tâtons. Il y a aujourd’hui pas mal d’infos sur le web, mais encore faut-il savoir où les trouver. Dès lors, le soutien communautaire et la transmission des expériences par les personnes concernées restent essentiels. C’est en quelque sorte ce principe qui guide ma vie professionnelle, militante et artistique depuis toujours. Ce Petit guide du coming out en est j’espère une nouvelle illustration.

Une saison de fierté(s)

Ces dernières semaines, j’ai eu la chance de pouvoir participer à plusieurs prides, et en plus d’être payé pour le faire. Je me suis rendu à Lille, Saint Denis (pour la pride des banlieues), Angers, Bruxelles, Lyon (où je n’ai pas photographié la Pride, mais l’événement alternatif commercial, les Rues de l’amour) et Nice. Je n’ai hélas pas pu faire de photos de la très controversée pride parisienne ni de celle de Marseille, qui a été reportée au 30 septembre en raison des émeutes suite à la mort du jeune Nahel à Nanterre.

La saison des prides est toujours un moment intéressant dans l’année, parce que c’est un moment de visibilité. Cette année il y avait environ 80 marches ou événements dans toute la France, parfois dans de très petites villes. Lorsque j’ai participé à ma première marche, en 1999 à Bordeaux, il y en avait 10.

Les prides sont un reflet de la communauté LGBT+, de sa diversité, et des contradictions qui la traversent — des luttes de pouvoir, aussi. Certains aimeraient les rendre plus « politiques », oubliant parfois que la visibilité est en elle-même politique, et que les lesbiennes, gays, bis, trans, intersexes ou autres ne sont pas un groupe homogène à qui on peut dicter comment il doit penser. D’autres ne voient dans ces marches qu’une sorte de carnaval festif sans grande substance, oubliant l’objet même de la manifestation, qui est de célébrer la fierté LGBT, par opposition à la honte à laquelle on nous renvoie le reste de l’année. Beaucoup aussi leur donne un rôle excessif. J’ai pu lire que ce sont ces manifestations qui nous avaient permis d’obtenir des droits. Ce n’est pas tout à fait comme cela que ça marche… Chaque moment de visibilité est capital, mais sans travail de fond militant tout le reste de l’année, on n’irait pas bien loin.

Et au final, la Pride est ce que l’on en fait. Chacun.e est libre de venir avec sa pancarte, d’organiser son cortège, de participer à l’organisation des marches, de lancer une marche alternative. Personne n’est propriétaire de la fierté et tout le monde l’est un peu. C’est ça qui est bien.

Sur ces quelques mots, voici une sélection de photos de cette saison des fiertés 2023:

Il y a 10 ans, la marche pour l’égalité des droits

Il y a 10 ans aujourd’hui, le 27 janvier 2013, nous marchions de Denfert-Rochereau à Bastille pour soutenir le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe et contre l’homophobie. Les débats allaient bientôt débuter à l’Assemblée Nationale et chaque jour nous étions confrontés à l’homophobie, dans les médias (la pancarte qui évoque le Vendée Globe est une référence à BFMTV, qui avait choisi de retransmettre l’arrivée de cette course de bateaux alors que la Manif pour tous avait eu droit à un direct toute la journée), dans la rue, partout. Je crois que nous avions besoin de nous rassembler pour pouvoir rappeler que ce nous demandions c’était ni plus ni moins que l’égalité des droits. Et que s’y opposer ce n’était pas avoir un avis différent, c’était être homophobe.

Celles et ceux qui l’ont vécu s’en souviennent: c’était une période éprouvante. Personnellement, cette manif, que je couvrais alors pour Yagg.com, m’a fait l’effet d’une bouffée d’air frais. Voici quelques photos de l’époque. Il faut les considérer avec un peu d’indulgence, car je débutais alors la photographie. Elles demeurent malgré tout un témoignage de cette manifestation inoubliable.

Marche des fiertés LGBT Paris 2019

Il y a 20 ans, en juin 1999, je participais à ma première Pride. C’était à Bordeaux. Il faisait chaud, nous étions tout juste quelques milliers et j’en conserve un souvenir indélébile.

Deux décennies et un grand nombre de marches plus tard, de Bordeaux à Montréal, en passant par Tel Aviv, Rome, Key West ou Toulouse, je me suis à nouveau rendu à la marche parisienne (que j’ai dû manquer deux fois depuis que je vis ici), qui avait une saveur particulière, puisqu’on célèbre cette année les 50 ans des émeutes de Stonewall, le 28 juin 1969, qui sont à l’origine des Gay Pride/Marche des fiertés.

Et comme chaque année depuis 2013, j’y ai fait des photos. En voici quelques unes: