Je suis pour quelques jours à Avignon.  J'ai pour l'instant vu deux spectacles dans le In et un seul dans le Off. Je pars dimanche et vais malheureusement manquer Angelo, Tyran de Padoue, de Victor Hugo, mis en scène par Christophe Honoré, que tout le monde attend visiblement avec impatience (ce qui n'est pas forcément un gage de qualité). Petit résumé:

• Avignon est une jolie petite ville. Et les dizaines de milliers d'affiches, pour les 900 spectacles du Off, collées sur des cartons dans toute la ville lui donnent une dimension assez incroyable.
• Il y a vraiment tout et n'importe quoi dans le Off. Titres repérés "La belge et le clochard", "Ma voisine ne suce pas que des glaces", ou – palme du mauvais goût – "Buchenwald, concentrons-nous".
• La guerre des fils de lumière contre les fils des ténébres. Adapté de La Guerre des Juifs de Flavius Jospèphe. Mis en scène par Amos Gitai. Avec l'inoxydable Jeanne Moreau (déjà présente il y a 62 ans lors de la première édition du festival).
  Chiant, sauf Jeanne qui était excellente. Détail amusant: à la fin du spectacle Louis Schweitzer, président du conseil d'administration du festival, est parti visiblement furieux et a mis un vent magistral à Vincent Baudrillet, l'un des deux programmateurs du In, qui tentait de le rattraper. Quelqu'un a dû se faire engueuler depuis… Le lieu en revanche (la carrière de Boulbon, dans les Bouches du Rhône, était sublime)
  
• Littoral de Wajdi Mouawad. Un jeune québecois perd son père et décide de ramener le corps de celui-ci dans son pays natal. Dans la Cour d'honneur du Palais des papes (photo).
  Grosse grosse claque. Texte, mise en scène, jeu des comédiens, tout était exceptionnel. Tour à tour, drôle, émouvant, profond. Si jamais ça passe près d'un endroit où vous êtes, courez-y. Littoral était suivi de deux autres pièces de Mouawad, Incendies et Forêts. L'ensemble faisant un joli petit 11h de spectacles. Je n'ai tenu que 6 (essentiellement pour des raisons de confort), soit jusqu'à la fin d'Incendies, moins passionnant que Littoral. 

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