ani difranco à la Cigale
Ça c’est une entrée. Shy. Direct. L’année dernière, ani avait mis deux ou trois chansons à chauffer la salle. Cette année, il lui aura suffit de quelques secondes. Résultat des courses: un très beau concert, peut-être le plus réussi depuis tout ce temps où je la suis. Et la réponse du public a été à la hauteur.
Il faut dire qu’elle y a mis les moyens, en ressortant bon nombre de classiques. A tel point que le nouvel album s’est retrouvé expédié avec trois petits morceaux (autant moins que Knucle down, son album récent le plus réussi), défendus sans plus d’enthousiasme que ça. On a connu mieux comme promo. Les bons moments du concert sont presque trop nombreux pour les citer : Grey, Hypnotized, le rappel (Both hands + Gravel = bonheur), le très beau As is.
A noter un beau et long texte, Parameters, où ani raconte avoir trouvé, un soir, chez elle un homme, entré par effraction. « Pour le reste du monde, c’est juste l’histoire d’un type glauque qui s’est introduit chez moi, mais pour moi c’est l’illustration des pouvoirs de guérison de l’écriture. », a-t-elle expliqué.
Ani s’est également amusée à haute voix de la réaction du public sur les paroles « Imagine that I’m at your mercy / Imagine you’re at mine » (tirée de Imagine that, sur Revelling/Reckoning). « C’est pour ça que les français et les américains sont toujours en train de se battre ! C’est parce que nous sommes pareils. Je joue ce morceau depuis plusieurs semaines dans toute l’Europe et personne ne réagit ». Le public étant composé de beaucoup d’anglophones, il est fort possible que les américains ne soient en fait semblables qu’aux américains…
Et bien sûr ce compte rendu ne serait pas complet, si on ne mentionnait pas la première partie, composée des prestations de la charmante Anais Mitchell, dont la voix rappelle beaucoup Martha Wainwright et de l’innénarrable Hammell on Trial. Si vous n’avez pas entendu en live – et repris en choeur – les hymnes de ce dernier, Pussy et Fuck it !, alors vous n’avez pas totalement vécu.
Une soirée parfaite. Des quelques artistes que je vois très régulièrement en concert – comme Rufus ou Keren Ann, ce sont ceux d’ani que je préfère. On y rit, on y pleure, on y danse (ceux qui dansent sur Keren Ann sont priés de me contacter au plus vite et de m’expliquer).
Rendez-vous l’année prochaine.
Ci-dessous, Grey, tirée du live So much shouting, so much laughter.
Découvrez Ani DiFranco!