On a connu émission plus enlevée. Pour sa quatrième semaine, la Nouvelle Star 2008 est (déjà) retombée dans tous les travers de la télé-réalité façon M6 : voix off omniprésente, surdramatisation, remplissage, reportages interminables…

Pour ne rien arranger, les candidats mis en avant versaient dans l’auto-parodie : le beau gosse de province simplet qui veut "faire passer [ses] sentiments à travers la caméra" et qui oublie au passage le nom de sa copine (Madison) – et de savoir chanter -, la facétieuse qui s’est collé des étoiles sur le visage et dont le ricanement nous rappelle pourquoi nous n’aimerions plus avoir 18 ans, l’insupportable italien qui semble avoir été mis en valeur pour que la prod puisse se faire un reportage à Rome (nous autres journalistes avons nos petites faiblesses).

La traditionnelle séquence "thérapie par la télé" a été illustrée avec Adeline, ancienne "grosse" de son état. Choix intéressant de chanson pour cette candidate, avec le formidable L-O-V-E de Nat King Cole. Un titre "old school", selon Sinclair. De la vieille école, peut-être… moi, c’est ce que j’écoute tous les jours. L’interprétation d’Adeline n’était pas à la hauteur, le jury, magnanime, l’a tout de même envoyée à l’étape suivante.

La deuxième partie de l’émission était consacrée au premier jour de la sélection au théâtre. Des sélections elles-mêmes, nous n’auront finalement pas vu grand chose. Les caméras de M6 étaient plus occupées à essayer de nous montrer une version dramatisée des coulisses que ce qui se passait sur scène, pourtant plus intéressant. Très rarement, par exemple, a-t-on pu voir le passage d’une personne ou d’une série suivi par les délibérations du jury sur ce qu’ils venaient de voir. Ce qui aurait été mille fois plus passionnant que les pérégrinations d’un tel ou d’un autre dans sa chambre d’hôtel.

L’intérêt de cette partie "théâtre" est que l’on commence à retrouver les candidats des castings. Les bons, comme, hélas, les boulets. A ce rayon, on retrouvait Katie l’américaine, l’incontestable tête à claque du jour. C’est elle qui avait permis à Philippe Manoeuvre de livrer un de ses moments les plus drôles de cette 6ème édition. Elle avait hurlé sa chanson, il lui avait littéralement hurlé dessus en retour ("TU HURLES ! CA NE VA PAS DU TOUT !"). On nous la présente comme excentrique, elle est juste pénible. "Qu’est-ce que le jury va dire à Katie ?", s’interroge-t-elle faussement mutine après son passage. Quelque chose comme le "Tais toi !", que lui a lancé Sinclair lorsqu’ elle a quitté la scène ? Las, elle est retenue pour le tour suivant.

Côtés bons candidats, les jeunes et jolis Benjamin et Thomas (photo) passent sans problème, tout comme "Knockin’ on heaven’s door" Amandine, que la bande annonce de l’émission semblait présenter comme menacée ("Non vous ne me la virez pas celle-là !", s’exclamait Lio après une image d’Amandine interprétant What’s Up). Mention spéciale pour Benjamin, qui semble avoir une voix incroyable. Aucun souci également pour le "branleur" Jules. S’ils ne s’effondrent pas dans les épreuves suivantes, on devrait retrouver ces quatre là dans la phase finale.  On y a vu de plus mauvais chanteurs…

Le mot de la fin revient à Philippe Manoeuvre, définitivement le juré le plus sympathique et le plus en verve de cette saison : "Merci à tous, bravo à certains". Un message subliminal au réalisateur de cette quatrième émission de l’année ?

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La voilà enfin, cette fameuse version de Knockin’ on heaven’s door. Un teaser circulait avant le lancement de l’émission et la chanson figurait dans les bande-annonces des deux dernières émissions. La conséquence, c’est qu’elle ne nous fait plus ni chaud ni froid, la version d’Amandine, 28 ans (photo). C’est remarquablement bien chanté, quoiqu’avec un accent étrange, mais on en est presque déjà lassés.

Dommage aussi que de la fabuleuse réplique de Philippe Manoeuvre ("vous avez fait à Irene Cara ce que George Bush a fait à l’Irak. Vous envahissez sans prévenir, mettez le bazar et après vous vous demandez : on fait quoi ?", à une candidate qui "chantait" Fame), ait-elle aussi été bande-annoncée.

On a appris dans la semaine que la jeune candidate lesbienne de la semaine précédente a été exclue de l’émission pour avoir déjà enregistré un album. La lesbienne de la semaine ne fera pas mieux. Et pour cause, elle est sourde. C’est donc en langue des signes qu’elle a interprété – sublime ironie – Casser la voix. Avez-vous remarqué le ton de l’interprète, qui mourrait visiblement d’envie de tout lâcher et de se casser la voix pour de vrai ? La jeune fille n’aura toutefois pas fait le déplacement pour rien : André Manoukian a appris à dire "casse-couille" en langue des signes et Lio a versé ses premières larmes cathodiques.

On retiendra aussi Jules dont a dû répéter 17 fois qu’il a 17 ans, décrit par le jury comme une "tête à claque" et un "branleur". Bonne voix, quoique style très maniéré, et surtout très bon joueur de guitare. On pouvait voir les yeux azur de Sinclair pétiller à la vue de ces jolis accords de 7è joués sur un rythme funk / jazz.

Il y avait aussi Sébastien, 18 ans, dont le look de black-metalleux tranchait singulièrement avec son  accent toulousain et son interprétation d’un titre de Rihanna. Les lecteurs de Perez Hilton auront reconnu chez le poupon à platform boots un beau specimen de ce que le blogeur appelle la "Gay Face". Mais ne le dites pas à sa mère, elle a l’air bizarre.

Dans le genre parent "with parenting issues", on a aussi eu droit au père de deux candidats, qui a semble-t-il à cœur de coacher sa progéniture. "Vous ne sortez pas l’un sans l’autre !", leur lance-t-il. Las, le premier aura été renvoyé à sa pizzéria – où si l’on en croit le reportage, il n’a pas grand avenir. Le second, 16 ans, boulanger, aura été plus chanceux. Son épuisant tic vocal et son style à la Tryo n’ont pas empêché le jury de son montrer enthousiaste à son égard.

Par gentillesse, on passera sur le "sosie vocal à corset" de Johnny ou le mauvais perdant qui estime que le jury a "couché" pour réussir ("je n’ai rien contre le fait de coucher", a bien entendu précisé André Manoukian)

Big Up pour finir à Alizée, qui a eu l’immense mérite d’interpréter, pour la première fois sur cette émission, du Keren Ann, avec un joli Lay Your Head Down. Même topo pour le candidat qui a osé un très joli Hallelujah, façon Jeff Buckley (qui plus est dans la même tonalité, si j’ai bien vu le manche de la guitare).

Tout compte fait, une émission moins palpitante que la précédente. Une interrogation se fait désormais plus pressante à chaque épisode : que vont devenir tous ces chanteurs et chanteuses à guitare lorsqu’il va falloir verser dans la variété ? La réponse au théâtre.

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Voilà qui commence à devenir intéressant. La semaine dernière avait surtout servi à découvrir le nouveau jury ; celle-ci, avec une émission nettement plus dense que la précédente, aura permis de faire connaissance avec quelques futurs candidats. Chez ces derniers, une tendance lourde se confirme : la guitare est définitivement tendance cette année.

A ce jeu là, les très jeunes et très jolis Benjamin et Thomas – respectivement 20 et 18 ans –  ont fait forte impression. Le second surtout, avec un Seven Nation Army acoustique du plus bel effet (le myspace de son groupe The Sleepwalkers).  Dans un genre plus âgé, Christophe, alias Kristov avec "ses lunettes à la Elvis Costello et son décroché irlandais à la Damien Rice" (description d’André Manoukian) s’en est également bien tiré, avec une reprise d’Amsterdam façon Bowie (que Lio a jugé sévèrement, quoiqu’avec raison, assez pompé sur l’original) et le Be my baby des Ronettes (pas celui de Vanessa Paradis).

Autre guitariste-chanteur, un marin au look très Jérôme Kerviel a permis à l’inusable Dédé de nous livrer sa conception du monde : "tu as les capacités de passer du pianissimo au forte qui font les plaisirs de l’amour et de la musique". Amen.

Last but not least, une jeune fille de 17 ans (photo) qui a interprété moyennement du Grégory Lemarchal (?) puis très joliment With or Without You semblait nous chanter en vérité une seule et unique chanson qui aurait eu pour titre "Maman, je suis lesbienne". André Manoukian, toujours lui, l’a bien senti : "Ce sont des gars comme vous qui me donnent envie de continuer à faire cette émission", a-t-il commenté.

Par contraste, les mauvais candidats sont passés quasi-inaperçus. Au moins auront-ils eu le mérite de permettre au jury de donner une nouvelle fois la preuve de son esprit bon enfant, comme lorsque les quatre larrons ont entonné les chœurs sur un Là-bas pour le moins éloigné de toute notion musicale ("N’y va pas" a fini par devenir "Tu t’en vas") . Katie, l’américaine de l’étape, a même inspiré un petit moment de folie à Philippe Manoeuvre après sa version de Gueule-moi dessus Call me.

Sinclair commence également à trouver sa place. A cette candidate qui se demande si elle devrait prendre des cours et travailler, la réponse fuse :  "Ce n’est pas du travail qu’il vous faut, c’est de la rééducation". Dans un moment de désespoir, il va jusqu’à s’emparer d’un mégaphone pour aller crier sur les toits "Nous voulons des chanteurs !". Réponse immédiate d’André Manoukian, l’éternel Ladies’ Man : "Nous voulons des chanteuses !".

Ce dernier, décidément en forme, a même prononcé le mot "anus" pour la première fois cette année. Les spectateurs et spectatrices averti(e)s ne s’y seront pas trompés : la saison 2008 de la Nouvelle Star est officiellement ouverte .

• Les chroniques de la Nouvelle Star 2008

Ils ont cloné Lio ! C’est l’une des premières images de cette nouvelle édition de la Nouvelle Star. André Manoukian nous présente ses trois nouveaux camarades et on voit furtivement quelques images de Lio à son domicile, en compagnie de ses filles, toutes brunes aux cheveux longs… Image saisissante. La relève du Banana Split semble assurée.

Faire connaissance avec les nouveaux membres du jurys, tel était le principal intérêt de cette première émission de l’American Idol français. Lio, Philippe Manoeuvre et Sinclair seront-ils dignes du poste de leurs illustres prédécesseurs ?

Si l’on ose la comparaison, Lio se montre moins caustique que Marianne James mais plutôt sympathique, Sinclair moins sec que Manu Katché – pour qui le snap doit toujours être après l’after-beat – et Philippe Manoeuvre plus fin juge que Dove Attia (qui ose dire "pas difficile" ?). Le style est plutôt bon enfant, la cohésion du groupe s’en trouve renforcée. Pour l’instant, il s’en dégage une plus grande sérénité. Une bonne nouvelle, tant les accrochages limite violents entre Dove Attia et Manu Katché mettaient parfois mal à l’aise.

Autant vous dire que face à ces nouveaux jurés bon chic bon genre, André Manoukian boit du petit lait. Et donne la pleine mesure de sa verve sans attendre. "On vient de se faire dépuceler d’une manière terrible !", lance-t-il ainsi après le passage du tout premier candidat venu "interpréter" un medley Christophe Willem / Julien Doré. Un candidat un peu raide ? "Tu as le feeling d’un moniteur de ski." Manoeuvre et Sinclair vont voir un concert de rock ? Il leur souhaite bonne chance avec les "bons groupes de poilus qui jouent super fort" pendant qu’il reste à l’hôtel avec Lio et Virginie Efira. A Strasbourg, ville décrétée rock par Philippe Manoeuvre, une candidate beugle un peu trop ? "On a invoqué Jim Morrisson, on a eu Rika Zaraï".

Côté candidats, la mode cette année est à l’accessoire. Beaucoup de guitares, un ukulelé rapidement aperçu dans la file d’attente, des béquilles, une marionnette pour un numéro de ventriloque et j’en passe. On a notamment remarqué Julien, 19 ans, sorte de jeune Tim Buckley, venu chanter (plutôt bien, malgré une prononciation approximative) du Damien Rice ou cette candidate au béret rouge, qui a fait du yaourt sur Under the bridge et s’est rattrapée avec une compo. Et n’oublions pas le joli Mahdi venu chanter du Tool (un groupe de "metal progressif", selon Philippe Manoeuvre, visiblement impressionné) et du Boubacar Traoré ("Quand tu fais une reprise d’un chanteur africain, tu n’es pas obligé de faire l’accent", lui a gentiment précisé Lio). Le Knocking on heaven’s door qui a fait l’objet d’un teaser n’est pas encore pour cette fois-ci.

Une émission de casting n’est pas complète sans les neuneus habituels. Force est de constater que ces derniers ont bien tenu leur rang. Premier specimen du jour, ce chanteur niçois à la casquette qui brille. Le charmant garçon nous confie avoir été touché par la grâce après avoir été renversé par deux bonnes soeurs (photos de l’hospitalisation à l’appui). "Elles ont beaucoup prié", explique-t-il sans rire. L’histoire ne dit pas si les prières de ces dames leur ont évité de payer des dédommagements à la famille. Etrange choix de la production qui a placé ce candidat juste après Yolaine, gravement handicapée après un accident de voiture. "On n’a qu’à placer les handicapés ensemble", a dû se dire le monteur de l’émission.

Et puis vint Cindy de L’hôpital, sorte de Montcuq lorrain (plein de jeux de mots à la clé, s’entend). Cindy Sander, auto-proclamée "très connue" dans sa région, qui, pour une raison inconnue, s’est rebaptisée "Cindy Brown" devant le jury. Cindy qui selon Philippe Manoeuvre, avec un un joli sens de la litote, chante "comme au XXè siècle", Cindy et son merveilleux copain qui a lâché cette jolie perle, véritable maxime du show-biz : "J’étais fan, je suis tombé amoureux, je suis devenu son manager". Cindy qui voulait juste "qu’on lui donne sa chance". Ca ne sera pas pour cette fois. "Je n’ai à qu’à devenir éboueur", s’est éploré un candidat un brin mauvais perdant… Cindy pourra toujours trouver un job à L’hôpital.

Et pour finir, cette demande,que dis-je cette supplique, à la prod : pouvez-vous nous épargner le follow-up du "slip de cuir" dans les émissions futures ? Lio a bêtement lancé à à un candidat venu chanter Still Loving You de revenir avec un slip en cuir la prochaine fois (il a été sélectionné pour l’étape suivante). Ce dernier a promis de la prendre au mot. Prions pour qu’il n’en soit rien et qu’il se contente de suivre cet encouragement du décidément très en forme André Manoukian : "Tu vas déchirer la race de ta belle-mère maudite !". Voilà qui pourrait être le mot d’ordre de cette nouvelle saison.

PS : Un ami lecteur averti me signale que, fait nouveau, "la performance des candidats qui plaisent, et qui donc iront à Paris, a été "nettoyée", amplifiée, et enrichie par une sorte d’écho. Rien à voir avec ce que le jury a réellement entendu pendant le casting". Cet ami précise par ailleurs que Cindy de L’hôpital a bénéficié du même traitement.

PPS : Double actu télé pour Yolaine, la candidate accidentée… Elle sera aussi sur TF1 pour le doc "Kilimandjaro, au delà des limites"

Vous l’avez attendue. Vous l’avez espérée. La voilà… La  Nouvelle Star revient le 21 février prochain. Principale nouveauté cette année : le jury a été renouvelé aux trois quarts. Exit Marianne James, Manu Katché et Dove Attia. Welcome Lio, Philippe Manoeuvre et Sinclair. Seront-ils à la hauteur ? André Manoukian, un peu fatigué la saison dernière, retrouvera-t-il toute sa verve et ses inénarrables proverbes (ex : "Qui avale une noix de coco fait confiance à son anus") ? Le programmateur musical réussira-t-il à caser quelques perles comme Le premier jour du reste de ta vie sans se faire taper sur les doigts ? Pourra-t-il nous épargner les habituels Claude François et Johnny ? Une autre figure à la Christophe Willem ou Julien Doré parviendra-t-il ou elle à émerger ? Aurons-nous des nouvelles de Tigane, finaliste malheureux de l’année dernière ? L’album de Julien Doré va-t-il se vendre  comme celui de Christophe Willem ou comme celui de Magalie Vaé ? Vous le saurez en lisant ce blog tout de suite après la diffusion des émissions !

• Mes chroniques de la saison 2006
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