Annie
Un énorme gâchis. Je ne sais pas si on aurait pu faire un film intéressant à partir de la comédie musicale Annie, elle même inspirée de la bande dessinée Little Orphan Annie. Mais engager John Huston à la réalisation, Carol Burnett, Bernadette Peters et Ann Reinking dans trois des principaux rôles et faire une telle daube, c’est un crime contre l’art. Annie, c’est l’histoire d’une jeune orpheline tête à claques qui vit dans l’orphelinat dirigée par une alcoolo tyrannique du nom de Miss Hannigan (Carol Burnett). Un jour, elle est placée pour une semaine chez un milliardaire dur à cuire, qui finit évidemment par tomber sous le charme de la petite morveuse. Mais Annie pense que ses vrais parents vont revenir la chercher un jour et le milliardaire, qui avait décidé de la garder, promet alors de l’aider. C’est alors que Miss Hannigan, son loser de frère et sa compagne (Tim Curry et Bernadette Peters) pensent à une arnaque : se faire passer pour les parents d’Annie pour pouvoir toucher la récompense, car récompense il y a. Bref, le tout est ultra-niais, un monument de guimauve, exemple des pires travers des films américains. Les personnages caricaturaux sont parfois à la limite du raciste – pour les gardes du corps indien et chinois, on assiste à un déluge continu de bons sentiments, des numéros dansés d’une naïveté confondante. Engager la compagne de Bob Fosse (Reinking) pour lui faire danser des pas aussi minables ! Fosse et elle ont dû bien se marrer. Le célèbre thème du film, Tomorrow, est chanté par Annie, le président Roosevelt et sa femme lors d’une discussion sur le lancement du New Deal… Au delà du consternant. Il y a bien quelques moments vaguement camp lorsque Carol Burnett et Bernadette Peters se crêpent le chignon, mais c’est bien tout ce qu’il y a à sauver. J’espère que Huston, Burnett, Peters & co ont bien été payés et que cela les a aidés de quelque manière que ce soit dans leur brillante carrière. Il n’y a que cela qui pourrait me consoler des les avoir vus se compromettre ainsi.