I’ll cover you : River
River, de Joni Mitchell a été reprise des dizaines de fois, aussi bien par Renée Fleming que Madeleine Peyroux, en passant par les Indigo Girls. C’est la version de ces dernières que je compare aujourd’hui à l’originale. Dans l’intro de River, on peut reconnaître les notes d’intro de Jingles Bells. River est complainte de noël. Deux thèmes s’en dégage. La mélancolie causée par une séparation amoureuse, tout d’abord. Joni est à l’époque entre deux relations et la transition entre les deux est difficile. Ensuite, émigrée californienne, elle a la nostalgie de son pays, le Canada, déjà évoqué dans une autre chanson de l’album, A case of you ("I drew a map of Canada / Oh Canada…"). Tout cela en fait sans doute la plus triste chanson de Noël jamais écrite.
Joni interprète cette chanson au piano, qui n’est pas son instrument de prédilection mais dont elle tire magnifiquement parti. Emily Saliers, des Indigo Girls, qui interprète seule la chanson dans le live 1200 Curfews, adapte la mélodie à la guitare. Sa version n’a certes pas la force mélancolique de celle de Joni, mais elle fait justice à la chanson en la chantant comme une ballade folk intemporelle. A noter aussi, un petit changement de paroles. Joni chante "I wish I had a river so long…", Emily le transforme en "I wish I had a river so wild…" ; les deux concluent en tout cas "I would teach my feet to fly". Ces quelques détails mis à part, les deux sont finalement assez proches, et vu la beauté de la chanson, il n’y a pas lieu de s’en plaindre. Et après, promis, j’arrête de parler de Joni.
La version de Joni Mitchell, sur Blue, 1971.
Celle des Indigo Girls, sur 1200 Curfews, 1995.