Festival des Musicals annulé
On ne sait pas trop pourquoi. En attendant d'avoir plus d'info, ça chauffe sévère dans les commentaires sur Regard en Coulisse. Et l'organisateur en prend pour son grade.
Moi, m'en fous, suis à Avignon.
On ne sait pas trop pourquoi. En attendant d'avoir plus d'info, ça chauffe sévère dans les commentaires sur Regard en Coulisse. Et l'organisateur en prend pour son grade.
Moi, m'en fous, suis à Avignon.
"I like him. He's such a poof".
Déclaré après l'entretien que j'ai réalisé pour Têtu en 2005. Source: son tourneur.
Si Liza le dit…
Je l’ai ratée récemment au Chatelet et évidemment, je suis devenu fan. Audra McDonald a tout d’une grande. La preuve par trois, avec quelques commentaires :
1. Audra McDonald, Marin Mazzie, Judy Kuhn : The Lloyd Weber love trio (Andrew Lloyd Weber), tiré de My Favorite Broadway [vidéo]
Comme quoi la soupe Lloyd Weberienne prend un peu de saveur lorsqu’elle est bien chantée. J’aime aussi beaucoup Marin Mazzie.
2. Michael Cerveris, Audra McDonald – Farewell Letter (Passion, de Stephen Sondheim et James Lapine) [vidéo]
Marin Mazzie a créé le rôle qu’Audra reprend ici dans une version concert (Patti LuPone y jouait le rôle de Fosca). Même si Marin était excellente, Audra chante encore mieux. Lorsqu’elle chante plaintivement ces paroles "No one is to blame…", j’en ai des frissons partout. Cerveris est également magnifique. Il s’impose comme LE chanteur masculin de Sondheim actuel, comme fut George Hearn en son temps. Cette Farewell Letter est peut-être un peu aride hors contexte. Sachez juste que dans la pièce il s’agit d’une reprise du thème de Passion "Happiness", que se chantent les deux personnages que l’on voit ici au début de la pièce.
3. Audra McDonald – Bill (Showboat, de Jerome Kern et Oscar Hammerstein II), tiré de How glory goes [dans ma Radio Broadway]
Pas de commentaire à faire. Je trouve ça juste très beau. Dans le cd How glory goes, il y a également une belle version de The man that got away. Elle ne dépasse pas l’originale, chantée par Judy Garland, mais sa version aérienne vaut le détour.
Quand Liza chante Michel Legrand en 1972, à l’Olympia à Paris.
Dans sa chronique du récital d’Audra McDonald au Châtelet, Renaud Machart, du Monde, jugeait que Barbara Cook était "scandaleusement méconnue" en France. je suis on ne peut plus d’accord avec l’adverbe. Barbara Cook est une chanteuse rare. C’est elle qui créa le rôle de Cunégonde, dans Candide, de Leonard Bernstein. C’est donc elle qui, la première, chanta le célèbre aria Glitter and be gay (dont j’ai parlé ici précédemment et qui se trouve dans ma Radio Broadway). A 80 ans maintenant, elle continue à chanter. Sa voix a un peu vieilli, bien sûr, mais elle est remarquablement préservée. Pas comme certaines… En 2001, elle a entamé une tournée hommage au répertoire de Stephen Sondheim. Une grande chanteuse qui rend hommage à Sondheim, je ne pouvais pas rater ça. Au menu de ce concert, il y a les chansons de Stephen Sondheim et "celles qu’il aurait aimé écrire", selon Barbara Cook. La plupart sont des chansons d’Harold Arlen, compositeur, entre autres de Over the rainbow ou The man that got away. Il y a aussi du Irving Berlin ou du Jerome Kern / Oscar Hammerstein. Mon ami pointilliste juge que sur ce récital, la voix de l’ex ingénue de Broadway a trop vieilli. Il a sans doute raison. Qu’importe, son interprétation de Send in the clowns (la meilleure de toutes les versions, à mon sens) me procure toujours autant de frissons. A noter quand lors de son concert à Carnegie Hall, celui qui a été enregistré, la diva est accompagnée sur quelques titres de Malcolm Gets, très brillant notamment dans le revival de Merrily we roll along de 1994, dont j’ai parlé ici également.
Elle fait partie du cercle restreint des actrices à avoir obtenu 4 Tony awards pour un rôle dans une comédie musicale. Audra McDonald est ce soir jeudi 1er juin au Théâtre du Châtelet pour une seconde représentation (la première ayant eu lieu mardi). Je ne peux malheureusement pas y être, mais vu le CV de la demoiselle je pense que c’est du solide. Et on trouve encore des places à 10 euros.Elle interprètes des standards américains et les grands classiques de la comédie musicale.
Voici enfin en dans la Radio Broadway, les extraits de Judy and Liza at London Palladium. J’ai mis le medley Get Happy / Happy days are here again, chanté en duo, et l’extraordinaire What now my love, que Judy chante comme si sa vie en dépendait. La note finale part certes en sucette, mais on s’en fout un peu.
C’est le seul concert enregistré de Judy Garland et Liza Minnelli. Je ne pouvais donc pas passer à côté. Judy and Liza at the London Palladium a été enregistré le 8 novembre 1964, 3 ans après le triomphal Judy at Carnegie Hall, toujours considéré comme "the greatest single night in show-business". A l’époque, Judy Garland a encore 5 années à vivre. Liza a 18 ans et la vie devant elle. Un an après ce concert, en 1965, elle gagnera son premier Tony award. Ce concert en commun – quoiqu’il s’agit plutôt d’un tour de chant de Judy Garland, durant lequel elle invite sa fille – n’est pas toujours d’une qualité exceptionnelle, mais il a le mérite d’illustrer un passage de témoin quasi-unique dans le show-business entre une mère et sa fille, du moins à ce niveau-là. Passage de témoin à un moment particulier car l’une n’est plus tout à fait au maximum de ses capacités vocales et l’autre n’a pas encore trouvé complètement son style. Judy a le plus grand nombre de chansons en solo. Elle est rejointe pour plusieurs d’entre elles par sa fille, et celle-ci chante également quelques titres en solo. Toutes les deux, elles chantent notamment un medley de Get happy / Happy days are here again, que si mes souvenirs sont bons, Judy a interprété avec Barbra Streisand lors de son show télé, Hello Dolly, le Battle hymn of the republic ou When the saints are marching in. Judy papote un peu entre les morceaux, autant pour retrouver son souffle que pour divertir le public. Elle s’agace juste un peu lorsqu’on lui demande avec insistance Chicago ou Over the rainbow : " I will sing Over the rainbow, I promise. Though, I don’t know how well I will do it", dit-elle malicieusement. Elle tient parole et effectue sa chanson phare sous les yeux émerveillés d’une Liza qui par la suite a toujours refusé de la chanter ("It’s been done", répond-elle invariablement lorsqu’on l’interroge sur ce sujet). La version de ce live au Palladium n’atteint pas les sommets d’émotion de la version du Carnegie Hall. Et pour cause, elle fait chanter le public, elle montre à sa fille qu’elle a encore du coffre, bref, elle fait tout sauf se concentrer. Ceci étant une version moyenne de Over the rainbow par Judy reste d’un niveau largement acceptable. Ma chanson préférée du double CD est sans aucun doute What now, my love chantée par Judy seule. Cette dernière semble se battre pour faire sortir chaque note. L’aigu final déraille mais ce faisant il parvient à toucher l’auditeur. Exactement ce que Liza ne parvient plus à faire désormais. Lorsque Judy chante en 1964, elle rame, mais elle parvient à sublimer les défauts de sa voix. Lorsque Liza – plus âgée que sa mère à l’époque, il est vrai (Judy a 42 ans et Liza approche maintenant les 60) ) – chante on entend juste de la souffrance, aucune émotion ne passe. Elle ne semble pas avoir accepté l’âge de ses cordes vocales et tente de pousser sa voix comme dans les années 70. Parfois avec succès, mais le plus souvent sans. Pour en revenir à Judy and Liza at the London Palladium, c’est un disque sans doute à réserver aux fans acharnés ou aux curieux. Si vous suivez ce blog vous faites probablement partie de l’une de ces catégories.
(pas d’images ou de mp3 pour l’instant à cause d’un problème de ftp, mais ça ne saurait tarder.)
À lire cette interview de la toujours démente Patti LuPone sur Broadway.com, qui joue actuellement dans Sweeney Todd, de Stephen Sondheim sur Broadway. Celle que mon ami pointilliste surnomme «le canon à notes» évoque justement Sondheim, David Mamet, son rôle dans Sweeney Todd et le fait qu’elle ait dû apprendre à jouer du tuba pour la mise en scène de John Doyle.
Comme en témoigne la photo de mon précédent post, j’ai bien interviewé Liza Minnelli samedi après midi dans la suite d’un grand hôtel parisien, pendant un peu moins d’une heure. Je ne peux évidemment rien révéler sur le contenu de cet entretien. Vous pourrez en lire de très larges extraits dans le numéro de décembre de Têtu, qui sera en kiosques très précisément le jeudi 17 novembre (les abonnés l’ont en général deux ou trois jours avant). Tout ce que je peux dire, c’est qu’elle est encore plus démente que ce que j’imaginais et qu’après mon départ elle a confié à promoteur de sa tournée, qui me l’a rapporté ensuite, «I’m sure he even knew the size of my bra !» (ce qui n’est pas le cas). Je suis en tout cas très heureux des quelques moments passés avec elle. J’avoue que je n’avais jamais connu pareil «client» pour une interview. Il faut dire qu’avec un arbre généalogique et une carrière pareils, il y a de la matière à explorer. Elle viendra en concert le 26 février à Paris, au Palais Garnier. Les places seront en vente à peu près au moment de la sortie du Têtu. Mon ami pointilliste trouvera ce billet encore une fois un peu froid (mais il a eu droit à un compte-rendu privé dans les 5 minutes qui ont suivi), et c’est bien parce que je ne dois rien dire sur le contenu. Lisez le Têtu le moment venu et vous comprendrez. J’ose l’affirmer : c’est la meilleure interview de ma carrière de journaliste (celui qui avancera que «c’est normal puisque toutes les autres étaient nases» verra son adresse IP promptement bannie de ce blog…).
J’en ai peut-être fait un peu trop avec Liza. Chaque fois que j’apprends à quelqu’un que je vais interviewer Liza Minnelli ce samedi, j’ai l’impression d’annoncer que je suis enceinte (well, dans l’hypothèse où je serais une femme, bien sûr). Evidemment, je suis assez heureux de réaliser cet entretien. Mais je vais essayer avant tout d’en faire quelque chose de publiable. Car les choses dont j’aimerais discuter avec elle ne sont pas forcément celles qui intéressent un magazine. Quoi qu’il en soit, comme il s’agit en principe d’une discussion d’une heure, je devrais avoir le temps de balayer un grand nombre de sujets. Il y a de grandes chances qu’en pratique l’interview soit moins longue – il y a toujours du retard pour une raison ou une autre, mais même en une demi-heure, on peut avoir sans problème plusieurs pages de dialogue. J’ai pour l’instant une bonne trentaine de questions, je pense dépasser la quarantaine d’ici samedi. La principale difficulté d’une interview est d’établir une discussion et une fois que celle-ci est enclenchée, de ne pas oublier les questions intéressantes pour le magazine. Avec Liza, qui est une habituée des interviews depuis des décennies, je ne pense pas avoir de problème de connection. À moi ensuite de garder en tête les raisons pour lesquelles je serai là et de ne pas dériver sur des futilités. Je ne compte pas en tout cas m’apesantir sur son alcoolisme, sur «qu’est ce que ça vous fait d’avoir des fans pédés ?», sur son dernier mariage tragi-comique etc. Bref, tout ce qui a fait d’elle une bête à tabloïd. J’ai lu sur le net des dizaines d’entretiens de ce genre et franchement, je n’ai pas très envie de refaire la même chose. J’ai envie qu’elle me parle de Broadway, de Sondheim, de Fosse, de Kander & Ebb (mort en 2004), qu’elle se moque de Renée Zellweger (qui va reprendre son rôle dans Cabaret), qu’elle évoque les films de son père, qu’elle me sorte des blagues, etc. Je vais essayer de caser Judy quelque part, mais pour cela il me reste à trouver une question qui ne soit pas bâteau. Celle qui m’intéressait vraiment, sur la formidable légende qui veut que la mort de Judy Garland soit à l’origine du mouvement gay (le soir de son enterrement, les émeutes de Stonewall éclataient), lui a déjà été posée par mon magazine il y a 8 ou 9 ans de cela. On verra bien.
PS : Tout cela c’est grâce à Coco. Qu’il en soit ici remercié.
«That insane bitch». C’est le nom d’oiseau donné à Renata Scotto (photo) par Ethel Merman lors d’une soirée de gala de 1980. L’histoire : lors d’un gala d’adieu de la diva Berverly Sills, les loges sont bondées. Ethel Merman, l’incarnation même de la diva Broadway, doit partager la sienne avec la diva classique Renatta Scotto. 15 minutes avant le lever de rideau, Merman surgit de la loge en soutien-gorge, pantalon, perruque et bijoux et hurle un retentissant «Jesus Christ !». Quand on lui demande ce qui ne va pas, elle crie en retour : «Somebody tell that insane bitch in there to shut up with
the goddamn vocalizing! For two hours she’s been at it, and she’s driving
me fucking crazy!» Quelqu’un se rend alors à la loge et trouve Renata Scotto en train de répéter la prononciation de la phrase «Somewhere over the rainbow». Ce qui fait dire à Merman, toujours très remontée : «Tell that bitch that if she can’t sing the fucking song
by now, she’ll never get it!». Finalement, «that bitch» parvient à chanter la chanson et même plutôt bien, comme vous pourrez en juger.
Patti LuPone donne de ses nouvelles sur son site, via ses très drôles Ramblings. Elle évoque les répétitions du Sweeney Todd de Stephen Sondheim, qui doit ouvrir très prochainement sur Broadway. Elle y incarne le rôle principal féminin, celui de Ms Lovett, qui fait «les plus mauvaises tartes de Londres» (car composées de chair humaine), un rôle créé en 1979 par Angela Lansbury. Dans la mise en scène de John Doyle, chaque acteur doit jouer d’un instrument. Patti a hérité d’un tuba et de «orchestra bells». N’hésitez pas à lire ses précédents Ramblings, c’est souvent assez marrant, comme lorsqu’elle raconte s’être retrouvée dans le même hôtel que Snoop Dogg, qui avait fait venir 40 péripatéticiennes pour distraire son staff…(«It seems every hotel I stay in they check me into the Sex Wing.»)
Liza with a Z va enfin être édité en DVD !!. Liza with a Z est sans doute le meilleur enregistrement qui existe de Liza Minnelli. En 1972, Liza est fraîchement auréolée du succès de Cabaret, pour lequel elle a reçu l’Oscar de la meilleure actrice. Fred Ebb, son ami et parolier, et Bob Fosse lui concoctent un show spécial pour la télévision intitulé Liza with a Z. La performance est saluée par toute la critique et le show obtient nombre de récompenses. Il sort ensuite en disque. Mais à cause de problèmes de droits, aucune vidéo n’est éditée. Le show devient alors une légende. Car il n’existait que très peu de magnétoscopes à l’époque. Pendant plus de trente ans, seule une cassette a circulé sous le manteau. J’ai lu quelques articles enthousiastes il y a quelques années signés par des journalistes qui racontaient cette expérience unique. J’ai moi-même pu voir quelques images, grâce à e-mule, mais le show entier demeurait introuvable… jusqu’à maintenant. Le Toronto film festival vient en effet de présenter une version «remasterisée» du show. Et un DVD est annoncé. Pas de date pour l’instant.