The Pajama Game
The Pajama Game (Pique-nique en pyjama, en français). 1957. Réalisé par George Abbott et Stanley Donen. Avec Doris Day, John Raitt, Carol Haney. Adaptation de la comédie musicale du même nom sur Broadway.
Sur Broadway, The Pajama Game est célèbre pour avoir lancé la carrière de Shirley MacLaine. Celle-ci n'était qu'une débutante, qui remplaçait Carol Haney. Lorsque cette dernière s'est blessée, MacLaine l'a remplacée au pied levé et a fait immédiatement sensation. Carol Haney a malgré tout gardé son rôle pour l'adaptation au cinéma.
Autre fait célèbre à propos de cette comédie musicale, la chorégraphie de Bob Fosse, et tout particulièrement celle du numéro Steam Heat, justement chanté/dansé par le personnage interprété par Carol Haney / Shirley MacLaine. Du pur Fosse.
Ceci mis à part, The Pajama Game, dans sa version cinéma, ne casse pas trois pattes à un canard.
L'histoire n'est guère excitante. Une usine de confection de pyjamas est en plein conflit social. Les ouvrières, emmenées entre autres par Doris Day, responsable du bureau des plaintes, réclament une augmentation de 7 cents et demi par heure. Le patron refuse obstinément. C'est dans ce climat qu'est nommé un nouveau directeur, interprété par John Raitt (qui créa le rôle de Billy Bigelow dans Carousel). Entre le nouveau directeur et la chef du bureau des plaintes, le coup de foudre est quasi immédiat. Mais leur amour va-t-il résister au conflit social ?
La musique et les paroles, de Richard Adler et Jerry Ross, ne sont pas vraiment inoubliables. Ce qui est légèrement problématique lorsque l'intrigue n'est finalement que le prétexte à une série du numéros. Ce n'est pas vraiment mauvais, c'est juste un peu niais.
Mais le plus gênant, c'est ce puritanisme américain, typique des films des années 50, qui pollue complètement l'histoire et ses protagonistes. Les hommes, les femmes, les beaux, les moches, les vieux, les jeunes, tous ont un rôle social bien défini. Seule Doris Day parvient, de temps à autre, à donner un tant soit peu de profondeur à son personnage. On souffre pour la pauvre Carol Haney à qui on a manifestement attribué un rôle de débile légère. Le pseudo couple qu'elle est censée former avec le chef d'atelier gâteux est tellement peu crédible qu'on se demande si lui aussi ne souffre pas d'un grave problème mental et si c'est le cas, en quoi c'est censé être drôle.
Bref. N'ayant jamais vu Pajama Game sur scène, je ne voudrais pas porter de jugement trop définitif. Après tout, ce ne serait pas la première comédie musicale mal adaptée au cinéma.
Ci-dessous, Steam Heat :
S’il est vrai que le cinéma américain des années 50 est comme vous dite « pollué » de puritanisme, je crois cependant que c’est aussi ce que l’on aime: à l’heure où tout est crûment filmé et livré, je crois que beaucoup d’entre nous ont une certaine nostalgie pour cette innocence déguisée.
A noter aussi la version de Pajama Game par Harry Connick, Jr, Kelli O’Hara et Michael McKean datant de 2006.
C’est surtout à mon avis l’article qui ne casse pas trois pattes à un canard.
Voilà quelqu’un qui passe à côté de la question.
Nous sommes en présence d’un film d’une grande fraîcheur, avec des artistes excellents, de très bons numéros. Un bon moment de comédie musicale.