Bijouxbabioles
J’avais évoqué ici rapidement la sortie du dernier album de Juliette, Bijoux & Babioles. Il est temps de revenir dessus un peu plus en détail.

Première impression, c’est un bon album. Personne n’est à l’abri d’une faute de goût, mais un talent comme celui de la Patronne, ça aide visiblement à s’en prémunir. Comme toujours, Juliette balaie allègrement tous les genres : le malicieux (Tu Ronfles !) le poétique (Aller sans Retour), l’épique (La jeune fille ou le tigre ?) , l’intime (La boîte en fer blanc), voire les deux en même temps (A Voix Basse), la farce engagée (Tyrolienne Haineuse, de Pierre Dac et Calabrese) ou pas (Chanson, con).

L’écriture est plus que jamais maîtrisée, les arrangements et l’interprétation sont parfaites. Difficile de réprimer un frisson en écoutant le passage orchestral qui clôt Aller Sans Retour, belle évocation des mélodies puissantes et subtiles de Goran Bregovic. Difficile aussi de ne pas se laisser emporter par le texte et la musique d’A Voix Basse, qui transforme la lecture en aventure digne d’Indiana Jones…  Et on se retrouve vite à siffloter en choeur sur Tu Ronfles !.

Et pourtant, on ne peut s’empêcher d’être un poil déçu à l’écoute de Bijoux & Babioles. L’album rappelle à maints égards son prédécesseur, l’excellent Mutatis Mutandis. Et la comparaison favorise plutôt ce dernier. La faute peut-être à quelques titres un peu moins bons que les autres… Citons entre autres, Casseroles et Faussets, hommage à tous les "canardeurs", qui finit par être agaçant, tout comme la Tyrolienne Haineuse de Pierre Dac ou les plus anecdotiques Chanson, Con ou Lapin (écrit et composé par François Morel). De même, Petite Messe Solennelle a du mal à faire oublier Le festin de Juliette, à laquelle elle fait beaucoup penser. 

Qu’on ne s’y trompe pas malgré tout. Cet album trouve toute sa place dans la belle discographie de Juliette. Puisse-t-elle continuer longtemps à produire de tels bijoux. On s’accommodera sans peine des inévitables (et très occasionnelles) babioles en chemin.