Sourires d’une nuit d’été
C’est le film qui a inspiré A little Night Music, de Sondheim. Sourires d’une nuit d’été a été réalisé par Ingmar Bergman en 1965. Ceux qui attachent une image trop intello à Bergman en seront pour leur frais. Il s’agit, comme le générique l’indique d’une "comédie romantique" et c’est une merveille de légèreté.
La trame et les personnages du musical de Sondheim sont tous là, Fredrik Egerman et sa jeune épouse, encore vierge, Anne, son ancienne maîtresse Désirée Armfeldt, le bête et méchant Comte Malcolm et sa femme, fière et blessée. Et bien sûr le dépressif Henrik, fils de Fredrik et l’épicurienne Petra, la bonne des Egerman.
Même si le film n’a pas besoin de ça, le miroir que lui tend l’oeuvre de Sondheim – où l’on trouve sa plus célèbre chanson, Send in the clowns – rend son visionnage encore plus passionnant. Mais l’effet miroir joue dans les deux sens. Si le livret est globalement très fidèle à l’oeuvre, les chansons de Sondheim lui apporte sans conteste une dimension supplémentaire.
Le simple fait que toute la partition soit composée en 3/4 temps contribue grandement à l’ambiance de l’adaptation : tout ceci n’est qu’une grande valse. Ceci mis à part, la trouvaille qui permet au musical de se décoller du film, c’est celle du choeur grec, ici habillé en tenue de bal. Il est donc ici pour commenter l’action, souligner les liens entre Fredrik et Desirée (Remember) ou mettre la Comtesse Malcom face à ses contradictions (brève reprise d’Everyday a little death).
Pour le reste, le livret et les chansons plus illustratives se montrent très fidèles au film de Bergman tout en rajoutant des petits éléments qui donnent un peu plus de saveur à l’histoire, telles les chansons de Madame Armfeldt (Liaisons) ou Petra, la bonne, qui célèbre "everything that passes by" dans The Miller’s son.
A noter qu’il y a des chansons dans Sourires d’une nuit d’été : Desirée chante à deux reprises. Mais chez Bergman comme chez Sondheim, la lune d’été sourit bien trois fois.