Sweeney Todd, The Demon Barber of Fleet Street
Une jolie réussite. Adapter Sondheim au cinéma est tout sauf évident. Tim Burton s’en tire avec les honneurs. L’oeuvre est globalement bien respectée. Les quelques coupes dans les chansons et le livret tendent parfois à simplifier les personnages ou certaines situations (le juge notamment), mais le film s’en trouve dynamisé.
On craignait beaucoup des voix des interprètes, Johnny Depp, dans le rôle titre et Helena Bonham Carter, dans celui de Ms Lovett, notamment. Si la seconde sonne parfois un peu juste, le premier s’en tire plutôt bien – son interprétation assez pop a le mérite de rendre un peu plus accessibles certaines chansons pas forcément évidentes à première écoute avec une voix plus opératique.
La musique bénéficie d’un large orchestre. Jonathan Tunick, aux orchestrations et Paul Gemignani à la conduction – deux vieux habitués du répertoire sondheimien – s’en donnent visiblement à coeur joie. Quel plaisir d’entendre La ballade de Sweeney Todd dans une salle bien sonorisée… Dommage qu’elle soit ici seulement instrumentale, alors qu’elle joue le rôle de choeur grec dans la pièce. Swing your razors wide, Sweeney…
Les seconds rôles sont excellents, Alan Rickman en juge Turpin en tête. Sacha Baron Cohen en Pirelli est également très convaincant, et le jeune acteur qui interprète Anthony est fort joli. Petite nouveauté à signaler pour Toby, qui est habituellement un jeune adulte un peu lent d’esprit : c’est ici un enfant. Peu importe, Not While I’m Around est toujours aussi beau.
Le seul point qui me gêne vraiment, c’est le style Burton, un peu toc. Une histoire comme celle de Sweeney aurait gagné a être traité avec une image plus sale, des travellings moins jolis. Mais on ne serait plus chez Burton…
Espérons que ce film pourra servir d’introduction à l’oeuvre de Sondheim pour un large public. On aimerait juste voir la promo du film assumer un peu plus le côte musical du film. Nombreux sont ceux qui doivent être un peu surpris de ce trouver devant ce film très musical, alors qu’à aucun moment le film n’a été vendu comme tel…
J’ai beaucoup aimé aussi, mais je suis d’accord avec toi, je n’avais pas compris qu’il y aurait deux heures de chansons. Du coup, je l’ai vu tout seul et quand je chante Pretty Women au volley, tout le monde lève les yeux au ciel. Ou reprends Pretty Woman, la chanson du film avec Julia Roberts. Sigh.
je suis moins enthousiaste… ce tout de même filmé poussivement… tous ces gros plans… couper la « ballade » parce que trop théâtrale alors que le film entier est théâtral… (je crois que je ne digère pas les coupures dans la partition)
celà dit les comédiens sont fantastiques… surtout le jeune homme aux yeux de biche… et contre toute attente, cohen donnant à pirelli une profondeur inattendue…
C’est vrai, ça, beaucoup ont été étonné que ce soit une comédie musicale… Moi même, je l’ai appris au moment de rentrer dans la salle!! Mais quel beau film. Belle interprétation et les décors sont magnifiques, aussi.