Barbara Cook & Friends – Live at the London Coliseum
Barbara Cook était à Londres le 2 décembre dernier pour un concert de charité au profit d’une association de lutte contre le sida. L’événement était intitulé "Barbara Cook & friends". Pour l’occasion, la chanteuse, qui célèbre également ses 80 printemps, avait convié une poignée d’artistes du West End. Le programme avait une certaine gueule : ouverture et finale avec Candide, de Bernstein, du Sondheim, du Rodgers & Hammerstein, du Irving Berlin, etc. Que n’a-t-il été pollué par les interventions de la plupart des "friends" ! A l’exception de la formidable Sian Phillips et d’une certaine Anna Nicholas, tous se sont montrés indignes du concert dans lequel ils se trouvaient. La faute au répertoire choisi (des lloyd weberies ou pire) et à des interprétations sans saveur. La "first lady" du West End, Elaine Page, n’a pas dérogé à la règle en chantant I know him so well, de Chess ("Une de mes partitions préférées" et elle est signée de… ABBA) et une version très Le Cri de Cry me a river (celui d’Arthur Hamilton, pas de Justin Timberlake). Même Daniel Evans, pourtant auréolé de son interprétation dans Sunday in the Park…, et Ruthie Henshall, très en beauté, se sont révélés fades.
Fort heureusement, le tour de chant de Barbara Cook a justifié à lui seul le prix relativement élevé des places. A 80 ans, la "légende" – le mot a été martelé par le speaker – n’a rien perdu de son sens de l’interprétation. Et combien d’artistes de son âge peuvent se vanter d’avoir une voix aussi préservée ? Ses chansons, Barbara Cook les a déroulées comme on remonte le fil de sa mémoire, livrant souvent une anecdote expliquant le choix de tel ou tel titre. Même si elle se fait plaisir avec des chansons plus rythmées comme Ac-cen-tchu-ate the Positive, d’Arlen et Mercer ou cette étrange chanson où elle va jusqu’à imiter des aboiements ("if our little doggies can fall in love / why can’t we ?"), c’est sur les ballades qu’elle est la meilleure, avec une interprétation en apesanteur de No one is alone (Sondheim) ou un magnifique enchaînement, dans un silence religieux, de I’m through with love et Smile. C’est donc devant un public largement conquis qu’elle a pu entamer les premières phrases de Make our garden grow de Candide. Ce moment de grâce a malheureusement été légèrement gâché par le tempo trop rapide pris sur la chanson, que l’Ensemble a eu manifestement du mal à suivre. En rappel, la chanteuse a chanté sans micro un très beau titre, que je ne connaissais pas. Histoire de montrer à ceux qui en doutaient qu’à 80 ans, elle reste l’une des meilleures interprètes du répertoire de la comédie musicale.
PS : Dès que j’ai récupéré un ordinateur digne de ce nom, je mets en ligne quelques extraits du concert, enregistré sur mon dictaphone numérique. Stay tuned. Et après promis, j’arrête avec Barbara Cook.
Ah, enfin ! T’en as mis, du temps 🙂
à propos de londres, j’y retourne dans un mois pour faire un petit tour des spectacles avec, au programme, « the history boys », « la cage aux folles », « the lover & the collection » et, surtout, « café muller & le sacre du printemps » de pina bausch…
miam…
i love london…