Etienne Daho – L’invitation
Il l’a répété maintes fois : avec cet album Etienne Daho voulait aller "à l’os". En clair, on limite les fioritures, on fait péter les guitares, on y ajoute quelques cordes judicieusement placées et on garde une voix très mise en avant. A l’exception d’un texte écrit par Brigitte Fontaine, tous ont été écrits par Etienne et on retiendra l’émouvant et quasi-impudique Boulevard des Capucines, où il se met à la place de son père, Etienne Daho Sr, venu assister à l’un de ses concerts à l’Olympia et qu’il a refusé de rencontrer. Le chanteur co-signe la presque totalité des musiques, souvent avec Xavier Géronimi, à une exception près encore une fois, le magnifique La vie continuera, signé Jérôme Soligny. Le tout est réalisé par Daho et la talentueuse Edith Fambuena, ex-Valentins, dont le travail avait déjà fait des merveilles sur Paris Ailleurs ou Corps et Armes. En résumé, L’invitation est une belle réussite, dont la pureté s’inscrit davantage dans la lignée de Corps et Armes que dans celle de Réévolution son prédecesseur, nettement plus produit. Mais il s’agit sans doute de l’album le moins accessible de toute la discographie du rennais. Le premier single, L’invitation, était légèrement froid, et c’est le défaut de plusieurs autres titres. Heureusement, des titres comme L’adorer, Cap Falcon, ou La vie continuera viennent compenser en insufflant un peu de chaleur au tout. Etienne "à l’os", c’est bien, mais avec un peu de chair autour, c’est encore mieux.
On vous recommande par ailleurs le cd bonus de cinq reprises, Be my guest tonight. Que du très bon, même si Etienne reprenant du Billie Holliday n’est pas forcément évident à première écoute.
J’espère que j’accrocherai davantage sur cet album que sur les deux précédents.
« L’adorer », c’est une bombe atomique. « Cap Falcon » n’en est pas loin.
Comme la plus part des Français, chanter en anglais est un exercice des plus casse-gueules. Etienne n’y échappe pas. C’est comme en portugais. La dessus, il n’a rien à envier à Elli Medeiros.
Dès qu’un chanteur français interprète une chanson en anglais, c’est systématique, on entend la même rengaine : c’est naze, l’accent est épouvantable…
Etienne Daho (qui a vécu à Londres) s’en sort trèèèès bien, n’en déplaise aux mauvaises langues (françaises ou anglaises !)… 😉