Rufus Wainwright : « dedicated to Judy Garland » à l’Olympia
Ce devait être un événement, ce fut un désastre. Rufus Wainwright présentait ce soir à l’Olympia son hommage à Judy Garland, en reprenant l’intégrale du concert de cette dernière au Carnegie Hall de New York en 1961. Las, Rufus était visiblement souffrant et il n’a pratiquement jamais été en mesure d’honorer son exigeant tour de chant, faute de voix. Et ce n’était pas le plus décevant. Déjà, l’orchestre n’était pas franchement à la hauteur et la coordination entre le chanteur et le chef d’orchestre laissait à désirer (plusieurs chansons ont été recommencées parce que le chef était parti sur un tempo qui ne convenait pas à l’artiste). Mais plus grave, Rufus semblait avoir oublié le leçon que lui-même avait appris de Judy Garland : "Elle était la meilleure parce qu’elle croyait en ce qu’elle chantait. Chaque mot.", avait-il déclaré en substance au New York Times. Et ce soir, Rufus ne croyait pas à un seul mot de ce qu’il a interprété. La plupart du temps il s’est contenté de faire le pitre, pour compenser les notes brisées, mais pas seulement. Pratiquement chaque mouvement de cuivre ou chaque pont musical était en quelque sorte mimé. Pour mieux en souligner la pompe ? Parce qu’un public français ne comprendrait pas la musique américaine ? C’est pour cette raison que je n’aurais sans doute pas beaucoup plus apprécié le concert si le chanteur avait été en pleine possession de ses moyens. Rufus aime ces chansons, mais ce soir, il ne les assumait visiblement pas. Uniquement la faute à sa voix défaillante ? Nous pourrons le vérifier à l’automne prochain, avec la sortie en DVD du concert à Carnegie Hall en juin dernier.
A signaler, les apparitions de sa soeur, Martha Wainwright et celle de la propre fille de Judy, Lorna Luft ("du véritable ADN de Judy sur scène !", s’était exclamée une folle en juin dernier), venue chanter en duo sur l’avant-dernier titre, After you’ve gone, et en solo, en rappel, la "dernière chanson chantée" par sa mère, Hello Bluebird. Luft possède certes la puissance vocale de sa mère et de sa demi-soeur Liza Minnelli, mais elle n’en possède pas le talent. Rufus a d’ailleurs laissé entendre que Liza n’appréciait guère l’exercice – elle déteste en général entendre les chansons de sa mère reprises par d’autres. Osera-t-on dire que dans le cas précis, on la comprend ?
Arf j’ai lu plein de choses horribles ce matin vu, même certains qui disaient qu’il aurait du annuler !!!! Alors que nous étions si heureux dans la salle et après tout c’est ce qui compte ! J’ai pris un immense plaisir à le voir jouer la comédie, chanter, danser, swinguer, et si j’ai souffert c’est de savoir que malgré ses pirouettes, il y avait un artiste qui souffrait de son côté de ne pas être à 100% pour nous. Mon 100% à moi ce n’est pas le show parfait, c’est ce que je peux ressentir devant un artiste qui captive toute une salle, l’embarque dans son monde, l’hypnotise et la rend heureuse. J’ai ri, j’ai été émue, j’ai passé une soirée inoubliable ! Il n’y avait pas Rufus d’un côté et un public de l’autre, nous étions tous ENSEMBLE et rien ne donnera jamais autant d’émotion que cela, pas même (et parfois surtout pas) la voix la plus parfaite ! Le spectacle, le VRAI, c’est CA !!!!!
J’ai pleuré quand c’était fini j’aurais voulu qu’il revienne encore il est ENORME ce mec, et ce n’est pas seulement qu’il rempli l’espace, c’est qu’il le concentre et l’attire en lui comme un trou noir voyez le genre ? y’a plus que lui, c’est gigantesque l’effet qu’il me fait !!!! C’était aussi beau, alors qu’il n’était pas en voix, que la première fois que je l’a vu il y a deux ans, il m’a fait un truc monstrueux, je n’arrive pas à m’en remettre je suis folle de ce type. C’est une STAR absolue, il passe son temps à le dire mais là, après cette scène là, je ne vois pas qui pourrait ne pas en être persuadé à son tour !!! Mag-ni-fi-cent !!! Et je comprends aussi enfin tous ceux qui n’ont de cesse de répéter que l’Olympia c’est magique. Hier soir c’était exactement ça, et il me semble que le fait que ça ait été cette salle là n’était pas tout à fait étranger à l’affaire.
J’en reste sincèrement bouleversée …
Vous pouvez toujours dire tout ce que vous voulez, rester amoureux de Judy, ça n’y changera rien. Pour ma part c’est Rufus que j’aime passionnément : Rufus EST Rufus et il est sublime, no matter what, no matter vous !
Amicalement,
isabelle.
> Isabelle. J’aime beaucoup Rufus Wainwright, il me semble l’avoir assez claironné ici et j’ai même eu le plaisir de le lui dire en face. Que ce concert ait été raté n’est pas une vue de l’esprit, il a lui-même qualifié, sur scène, la soirée de « fiasco ». Et si vous lisez bien ma chronique, vous verrez que mes reproches concernent moins l’état de sa voix que la manière dont il a abordé le concept du concert. Si apprécier un artiste doit signifier que l’on dit Amen au moindre de ses mouvements, autant rejoindre une secte. Les plus grands et Garland la première ont connus d’immenses ratages dans leur carrière. Pour Rufus, c’était hier soir, il s’en remettra et nous aussi.
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Xavier (« mouarf » d’abord, car mon petit frère s’appelle Xavier). (J’aime bien le point à la fin du prénom au passage, ça fait classe ça ! Je sens l’auteur qui se gargarise de son style… Sans offense hein, je dis ça, c’est entre nous)
Mais ou en étais-je … Ah oui, passons sur la joute stylistique et attaquons-nous au vif du sujet : le concert « raté » de monsieur Wainwright donc.
Que Rufus le qualifie de « fiasco » (who’s the head of this fisaco ? »), c’est dire à quel point, comme je le soulignais, il était bien le premier à se rendre compte de l’état de ses cordes vocales. Tu omets pourtant de dire que la phrase complète était : « Why am I doing this ? Who is the head of this fiasco ? » et qu’alors qu’il répondait à sa propre question : « because it’s fun ! », une autre réponse fusait au même moment de la salle et qu’elle criait : « because we love you ! »
Tout est là dedans. Il était venu prendre et donner du plaisir, s’amuser et nous amuser, donner et recevoir cet amour sans lequel bien des artistes ne sont rien.
Un concert raté de mon point de vue, c’est un concert auquel je m’ennuie, où je ne ressens aucune émotion, où je ne ris ni ne pleure ni n’éprouve aucun sentiment d’ailleurs. J’ai vu tant de concerts techniquement parfaits et pourtant mortels, pendant lesquels je passais mon temps à regarder ma montre…
J’ai entendu ce que tu disais sur sa façon d’aborder le concert, de ne pas l’assumer. Rufus est snob, certes, et très dépendant du regard des autres (qui ne l’est pas ?), alors peut être qu’en effet il assumait moins à Paris qu’ailleurs la grandilloquence et la pompe façon Judy, je n’en sais rien, il faudrait le lui demander (j’y travaille !). Toujours est-il que cette légèreté est caractéristique chez lui des moments où il se sent vraiment mal. Pour l’avoir vu à l’oeuvre de nombreuses fois, c’est toujours dans les instants où il est le plus vulnérable qu’il revêt ce masque là, celui de la frivolité, cette apparence de je m’en foutisme; c’est juste une défense enfin, c’est tellement classique ! Et ce n’est pas, à mon avis, parce qu’il n’assumait pas Judy non, c’est surtout parce qu’il n’assumait pas cette gorge qui le trahissait. Il a parlé également de Liza Minelli, qui n’approuve pas en effet ce spectacle, en disant que c’était le soir où elle « prenait sa revanche », cette « vieille sorcière derrière sa boule de cristal » (ce sont ses propres mots). Là encore c’est lui faire un procès injuste. Car enfin il était malade !!! Et c’est oublier l’autre fille de Judy dont tu ne parles pas, Lorna Luft, qui chantait sur scène avec lui (et personnellement j’ai détesté soit dit en passant!), quelle meilleure façon d’aprouver ?!
il aurait fallu le voir comme ça a été mon cas, dans les studios de la maison de la radio dernièrement, écouter religieusement le passage de « Over the rainbow », les yeux fermés, (pendant que des imbéciles comme Arthur gloussaient) pour se rendre compte qu’il aimait et assumait pleinement la musique de Judy. Je crois que c’est réellement lui faire un mauvais procès que de dire le contraire … Il était juste malade …
Pour finir, le coup de la « secte » qui dit amen aux moindrez faits et gestes de l’idole merci bien, c’est faire bien peu de cas d’un avis différent du tien. Tu n’as pas l’apanage de l’indépendance d’esprit, souffre donc que d’autres aient été très heureux d’assister à cette soirée là …
J’ai entendu aussi qu’il n’était pas parfait, je souhaite simplement dire encore une fois haut et fort que ce que j’aime chez Rufus-Wainwright-le-fier sont tout particulièrement ces soirs où il est à la fois drôle et émouvant, ces imperfections qui le rendent irrésistible.
C’était mon avis à moi, qui vaut ce qu’il vaut.
Oser dire que l’on aime les choses imparfaites c’est aussi ne pas avoir peur d’être taxé de sectaire et je t’assure, comme beaucoup de choses dans la vie, ça s’apprend … Et ça fait du bien …
😉
Amitiés,
isabelle.
putain, il faudrait brûler les fans…
j’ai trouvé ce matin un pirate du « fabuleux » concert à l’olympia…
j’en ai été bouleversé…
sur scène, j’étais au quatrième rang, voir ruf souffrir était pénible… il en avait les larmes aux yeux…
là, juste le son, tout prend des dimensions mythiques… du genre, je peux dire « j’y étais »… il est évident que le live officiel enregistré à londres quelques jours plus tôt (qui sort début décembre avec le dvd) n’aura pas cette patine de légende…
dispo sur slsk (pour les happy few…)