Judy and Liza at the London Palladium
C’est le seul concert enregistré de Judy Garland et Liza Minnelli. Je ne pouvais donc pas passer à côté. Judy and Liza at the London Palladium a été enregistré le 8 novembre 1964, 3 ans après le triomphal Judy at Carnegie Hall, toujours considéré comme "the greatest single night in show-business". A l’époque, Judy Garland a encore 5 années à vivre. Liza a 18 ans et la vie devant elle. Un an après ce concert, en 1965, elle gagnera son premier Tony award. Ce concert en commun – quoiqu’il s’agit plutôt d’un tour de chant de Judy Garland, durant lequel elle invite sa fille – n’est pas toujours d’une qualité exceptionnelle, mais il a le mérite d’illustrer un passage de témoin quasi-unique dans le show-business entre une mère et sa fille, du moins à ce niveau-là. Passage de témoin à un moment particulier car l’une n’est plus tout à fait au maximum de ses capacités vocales et l’autre n’a pas encore trouvé complètement son style. Judy a le plus grand nombre de chansons en solo. Elle est rejointe pour plusieurs d’entre elles par sa fille, et celle-ci chante également quelques titres en solo. Toutes les deux, elles chantent notamment un medley de Get happy / Happy days are here again, que si mes souvenirs sont bons, Judy a interprété avec Barbra Streisand lors de son show télé, Hello Dolly, le Battle hymn of the republic ou When the saints are marching in. Judy papote un peu entre les morceaux, autant pour retrouver son souffle que pour divertir le public. Elle s’agace juste un peu lorsqu’on lui demande avec insistance Chicago ou Over the rainbow : " I will sing Over the rainbow, I promise. Though, I don’t know how well I will do it", dit-elle malicieusement. Elle tient parole et effectue sa chanson phare sous les yeux émerveillés d’une Liza qui par la suite a toujours refusé de la chanter ("It’s been done", répond-elle invariablement lorsqu’on l’interroge sur ce sujet). La version de ce live au Palladium n’atteint pas les sommets d’émotion de la version du Carnegie Hall. Et pour cause, elle fait chanter le public, elle montre à sa fille qu’elle a encore du coffre, bref, elle fait tout sauf se concentrer. Ceci étant une version moyenne de Over the rainbow par Judy reste d’un niveau largement acceptable. Ma chanson préférée du double CD est sans aucun doute What now, my love chantée par Judy seule. Cette dernière semble se battre pour faire sortir chaque note. L’aigu final déraille mais ce faisant il parvient à toucher l’auditeur. Exactement ce que Liza ne parvient plus à faire désormais. Lorsque Judy chante en 1964, elle rame, mais elle parvient à sublimer les défauts de sa voix. Lorsque Liza – plus âgée que sa mère à l’époque, il est vrai (Judy a 42 ans et Liza approche maintenant les 60) ) – chante on entend juste de la souffrance, aucune émotion ne passe. Elle ne semble pas avoir accepté l’âge de ses cordes vocales et tente de pousser sa voix comme dans les années 70. Parfois avec succès, mais le plus souvent sans. Pour en revenir à Judy and Liza at the London Palladium, c’est un disque sans doute à réserver aux fans acharnés ou aux curieux. Si vous suivez ce blog vous faites probablement partie de l’une de ces catégories.
(pas d’images ou de mp3 pour l’instant à cause d’un problème de ftp, mais ça ne saurait tarder.)